mercredi 31 août 2016

Le Syndrome de la vitre étoilée de Sophie Adriansen

Année d'édition : aout 2016
Edition : fleuve edition
Nombre de pages : 347
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Un garçon, une fille, dix ans de vie commune. De cette équation parfaite naît le désir d'enfant. Puis les difficultés arrivent. Le désir se transforme. Le garçon et la fille aussi. Un couple sur cinq connaît des difficultés pour avoir un enfant.
Derrière cette proportion, combien d'autres statistiques ? De formules intrusives ? De conseils "bienveillants" ? De boîtes de tampons ? De pieds dans les étriers ? D'amis auxquels on ment ? De bouteilles éclusées ? Combien de pensées magiques pour conjurer le sort et cette foutue proportion ?
Voilà des questions - des obsessions- que la narratrice se ce roman tente d'éclairer sous un jour nouveau en découpant sa pensée comme on range la commode de son adolescence.


Stéphanie et Guillaume s'aiment énormément. Leur nouvelle décision ? Avoir un enfant ensemble. Mais voilà, les choses ne se passent pas comme ils l'espéraient et l'enfant tarde à pointer le bout de son nez. Commence pour eux une réelle remise en question avec des proches qui semblent ne pas se rendre compte de la souffrance que cet échec leur fait éprouver. Et si chacun cessait d'y mettre de son commentaire et de son avis pour les "aider" remuant en fait le couteau dans la plaie ?

Ce roman n'est pas le genre que je lis en général. Honnêtement, je ne me serais jamais attardé dessus sans un coup de tête. Parce que le thème est fort et qu'il ne m'a pas touché personnellement, mais parce que j'avais envie de changer littéralement de registre. Ce fut une bonne chose parce que ce roman est assez intense et se lit avec un noeud dans l'estomac du début à la fin. Stéphanie nous fait vivre son histoire, son désir de maternité et ses échecs sentimentaux de manières simples et sans ne rien nous cacher. On en devient ses confidents à cette jeune femme qui ne supporte plus son entourage.

Dès le début, on fait la rencontre de Stéphanie et Guillaume. Un couple tout ce qu'il y a de plus banal avec une légère différence d'âge, Guillaume étant plus vieux que Stéphanie de presque dix ans si je me souviens bien. Ils s'entendent bien et vive un amour intense et passionnel jusqu'à ce que l'idée d'avoir un enfant germe dans leurs esprits. Mais les choses ne se passent pas aussi simplement qu'ils le voulaient et Stéphanie doit prendre des cachets pour améliorer ses possibilités de tomber enceinte. La pauvre se sent inutile, commence aussi à douter de la fertilité de son compagnon et à en avoir ras le bol des avis déplacés de ses proches. Comme si finalement elle était la seule en cause. Stéphanie qui petit à petit s'éloigne de Guillaume pour décider de se reconstruire seule, sans lui, anéantie par les essais cliniques que sa gynécologue lui a fait.

J'ai beaucoup aimé l'accent mis sur la psychologie de Stéphanie qui se sent salit par la science et par les différentes choses qu'on lui fait pour l'aider à avoir un bébé. Elle se sent violée, abusée par les médecins qui ne prennent pas de gants pour lui parler. Stéphanie qui perd confiance en elle, en son couple et qui peu à peu n'éprouve plus d'amour pour Guillaume, se jetant dans les bras d'un nouvel homme espérant reprendre le dessus.

Avant d'être une histoire sentimentale (pas vraiment romantique car Stéphanie va rencontrer plusieurs hommes) c'est avant tout le cri de désespoir d'une femme qui aimerait tant avoir un enfant et qui se retrouve confronté à un entourage qui sans le vouloir la fait descendre plus bas que terre. Elle en devient un cobaye, les médecins essayant plusieurs traitement pour l'aider tandis que ses proches tentent de lui donner des "astuces" super efficace...

Le syndrome de la vitre étoilée, c'est un beau roman intense qui mérite qu'on le découvre malgré un sujet assez dur. L'auteur ne tombe pas dans le dramatique à l'excès et au contraire tente d'être la plus réaliste et sobre possible pour qu'on parvienne réellement à s'attacher aux personnages. Cela a fonctionné sur moi, j'ai passé un très bon moment avec les personnages.

A lire pour :
- le thème assez difficile
- la réalité et la dureté de certaines femmes à enfanter naturellement

a éviter si :
- vous n'aimez pas le contemporain du tout
- les histoires dramatiques ne vous conviennent pas.

Chronique de Louve

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