dimanche 13 décembre 2015

Je suis un monstre de Keren Nott

Année d'édition : 2015
Edition : Underground
Nombre de pages : 350
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Je suis un monstre. C’est le nom qu’on me donne, l’étiquette qu’on me colle. Le mot qu’on me jette
à la figure chaque fois qu’on me voit. Et on me voit beaucoup, on me voit partout. Télé, radio, journaux, on ne parle plus que de moi.

On ne pense qu’à moi. Un monstre... étymologiquement, celui qu’on montre. Mon visage hante vos consciences. Peut-être bientôt sera-t-il présent dans le dictionnaire, parfaite illustration du mot cruauté. Ou du mot souffrance. Car les monstres naissent dans la douleur et de la douleur, c’est bien connu. Les psychanalystes diront que c’est la faute de Maman ou encore des jeux vidéo.

Ils se trompent. Tout est de votre faute. Pourrez-vous l’assumer ?



Ce livre a été vraiment très troublant pour moi car il exerce une sorte de fascination et d'empathie vis à vis d'un "monstre".

Keren Nott, nous emmène dans notre monde, mais du côté sombre de celui-ci: un quartier mal famé, une famille dont le père n'est pas là et où la mère est une prostituée, camée. L'histoire aurait pu s'arrêter là et nous faire larmoyer sur le pauvre petit Edselias. Mais Keren Nott souhaite nous montrer ce qu'il peut arriver de pire (de mon point de vue). Edselias vit donc dans cette famille monoparentale , il est petit maigrichon, pas spécialement beau, homosexuel et se trouve être le souffre douleur, celui que l'on couvre de coup à l'école comme chez lui. C'est à cause de cette souffrance que va naître 'le monstre'. C'est grâce (ou à cause) de sa rencontre avec Aiden qu'il va réellement prendre conscience de sa puissance, de son pouvoir de vie et de mort sur les autres. Mais au départ c'est de notre faute pourquoi ne l'avons nous pas sauvé ?

Ce qui m'a le plus troublé est cette empathie que j'ai pu ressentir vis à vis d'Edselias, il a une enfance horrible, il a une mère qui ne l'aime pas ou très peu, n'a pas d'amis et continue quand même son chemin. Il survit plus qu'il ne vit pour ensuite découvrir ce pouvoir qu'il détient entre ses mains. Ce pouvoir de vie et de mort qui fait de lui ce 'monstre'. J'ai eu mal pour lui, j'ai pleuré pour lui mais je pense que si je l'avais connu il ne se serait pas soucié de moi ou m'aurait tué pour son plaisir. Mais le pire c'est que malgré tous ces faits, toutes ces morts, il reste un enfant brisé à mes yeux, et j'ai du mal à avoir peur de lui (il en serait peut être autrement si je l'avais devant moi?)

Ce fut très troublant et montre à quel point l'auteur nous pousse à nous poser des questions sur tout cela: n'a -t-on jamais connu (ou été) ce pauvre gamin qui se faisait taper dessus ou insulter pour rien? Avons nous laissé faire ? Qu'est-il devenu ?.
J'avoue m'être aussi demandé si l'auteure n'étais pas cet Edselias.

Ce livre est un beau coup de cœur.
 
Chronique de Bfanny213

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