lundi 22 décembre 2014

Fées, weed et guillotines de Karim Berrouka

Année d'édition : 2014
Edition : actu SF
Nombre de pages : 378
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
La dernière fois que Jaspucine a mis un pied dans le monde des hommes, elle en a littéralement perdu la tête : la Révolution française n’a pas été une période très profitable pour les créatures féeriques. Sauf pour Zhellébore, l’enfoirée qui l’a envoyée à l’échafaud. La vengeance étant un plat qui se mange froid, Jaspucine est bien décidée à retrouver la traîtresse. Même si pour cela elle doit s’attacher les services d’un détective. Mais à force de remuer ciel et terre, c’est sur une conspiration bien plus grande que la fée et l’enquêteur vont tomber.





Fées, weed et guillotines, trois mots qui semblent n’avoir aucun lien et pourtant, ils résument très efficacement ce roman que l’on pourrait qualifier de polar féérique déjanté et au ton résolument ironique. Une véritable bouffée d’air frais !

Marc Aurèle est détective privé, il aspire à une enquête palpitante et difficile mais est cantonné aux sempiternelles et incontournables affaires d’adultère ou de maris disparus au pension alimentaire impayé, jusqu’au jour où une cliente exigeante, irrespectueuse et cependant fort généreuse se présente à sa porte. Jaspucine, robe violine et macarons chevelus sur les tempes, est une fée qui n’a pas pénétré le monde des hommes depuis   250 ans, elle est de nouveau missionnée pour retrouver une traître et éviter une catastrophe monumentale. Mais c’est sans compter sur la vengeance d’un nuiton d’un autre genre ou des appétits ambitieux et féroces d’une ancienne nurse aux fées…

Les personnages de ce roman sont absolument irrésistibles et complètement décalés, plus particulièrement les fées. N’imaginez par une histoire féerique où les fées sont des êtres pleins de bons sentiments à l’image de la bonne fée de Cendrillon, ici les fées sont vulgaires, irrespectueuses et narcissiques et considèrent l’être humain comme un sous fifre aisément sacrifiable ! Elles sont justes exaltantes et rafraîchissantes ! Jaspucine est dès le début à cette image, un look à la princesse Leia qui ne passe pas inaperçu, qui semble croire que tout lui est du et sa rencontre avec le détective Marc Aurèle va quelque peu modifier son opinion des hommes et adoucir ses paroles assassines et hautaines. Elle est ici surtout pour se venger de Zhellébore, une autre « salope » de fée qui l’a trahie quelques centaines d’années plus tôt. Marc Aurèle est le détective septique et qui pense que tout acte étrange a forcément une explication. Lorsque Jaspucine se présente à lui avec trois portraits de femmes mais un seul sourire à retrouver, il voit une mission quasi impossible à résoudre et donc forcément tentante, il accepte !  Sa relation amicale avec l’inspecteur Etienne Petiot, l’un des meilleurs enquêteurs sur les plus horribles crimes qui soient, lui permet l’accès aux informations les plus secrètes et le contact avec le « Premier de la classe », un petit génie de l’informatique et des déductions, mal aimé de ses collègues, mais qui réserve son lot de surprises. Tous ces personnages vont se retrouver en étroite collaboration pour aider à la mission de Jaspucine avant de se retrouver dans une affaire plus maléfique, dangereuse et aux graves conséquences qu’ils devront affronter et résoudre pour éviter toute catastrophe. Arbalètes, enlèvement de bébés « magiques », chanvre indien, trophée de tête, sommeil rêveur et optimisme déjanté seront les « ingrédients » principaux de cette histoire.

Quant au style de l’auteur, non seulement de nombreux clins d’oeil à des références culturelles, littéraires voire cinématographiques viennent pimenter l’humour incisif de ce roman noir mais la qualité d’écriture et l’intelligence de l’auteur sont indéniables. Il fait preuve d’une imagination débordante et cette dérision moderne du monde des fées, qui est ici balayée de tous les clichés du genre, est absolument réaliste. Un fond donc très original ! Petit bémol sur la fin qui peut être, d’une certaine façon, frustrante.

En bref, si vous aimez les mélanges fantasy et milieu urbain actuel, l’ironie et la dérision, les enquêtes bien ficelées et les plantes délirantes, ce roman est forcément fait pour   vous !
 
Chronique de Walkyrie

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