lundi 17 mars 2014

L'agonie de la lumière de George R.R. Martin

Année d'édition : 2014
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 483
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :

Lorsque Dirk T'Larien reçoit le joyau-qui-murmure, des souvenirs douloureux et profondément enfouis reviennent à la surface, réveillant d'anciennes cicatrices : pourquoi Gwen, son amour perdu, fait-elle appel à lui de cette manière ? Pourquoi si longtemps après leur rupture ? A l'idée qu'il existe une possibilité de renouer les liens avec celle qu'il a tant aimée, Dirk n'hésite plus et embarque dans le premier vaisseau interstellaire : direction Worlorn ! Worlorn, planète-festival maintenant à l'abandon, cadre baroque et décadent condamné à l'extinction. Sur cette planète qui se meurt, Dirk tentera de raviver la flamme de Gwen et devra, pour cela, l'arracher aux Kavalars, un peuple violent régi par un code d'honneur chevaleresque... et mortel.


Ma lecture : Je me suis portée candidate pour ce roman parce que ces phrases ont excité ma curiosité : "Worlorn- le monde-festival désormais à l'abandon,un cadre baroque et décadent condamné à l'extinction.Sur cette planète mourante...". Comme la quasi totalité de la "génération Indiana Jones", la perspective de ruines mystérieuses à fouiller est irrésistible !  Le fait que l'auteur soit le papa de Games Of Thrones m'a semblé être une valeur sûre !

J'ai eu le plaisir d'être sélectionnée pour cette lecture, je remercie Louve notre admin' de Mort-Sure et les éditions J'ai Lu pour ces 440 pages de bonheur !

Dirk t'Larien,de passage sur une planète, reçoit un bijou offert des années plus tôt à une femme qu'il a aimé. Ils se sont promis de se porter secours. Hésitant à peine,il embarque pour Worlorn, planète errante destinée à s'éteindre dans quelques années. T'Larien n'est pas accueilli comme il le devrait : Gwen Delvano est plutôt mal à l'aise, gênée par sa présence, elle lui propose des visites de la planète, lui parle de son travail... 7 ans ont passé depuis qu'elle l'a quitté sans aucune explication, mais c'est comme si un fossé infranchissable les séparait désormais.

Gwen vit avec un historien, Jaantony Vikaary, son mari, et Garse Jadefer Janacek, le "then" de Jannthony. Par "then", s'entend meilleur ami, frère de coeur, partenaire plus important que l'épouse et qui "partage" cette dernière. Ils sont Kaavalars, peuple très agressif, mais semblent sortir du lot : Janntony accueille t'Larien avec bienveillance, lui explique les moeurs de son peuple, lui demande seulement de ne pas oublier qu'il est le mari de Gwen. T'Larien ne sait plus trop à quoi s'en tenir : Gwen ne lui parle de rien concernant son appel à l'aide, il est accueilli en visiteur, sa vie auprès des deux Vikaary ne semble pas lui faire courir un quelconque danger...

Gwen et son collègue Arkin étudient "la réciprocité des phénomènes écologiques" sur Worlorn. Planète qui a été "terra-formée"  le temps d'un festival, elle est presque déserte maintenant : la planète s'éloigne des soleils qui lui ont rendu la vie un temps, elle est vouée à mourir , glacée, d'ici quelques années : "une planète façonnée, puis abandonnée" (p.117). Les visites de t'Larien dans les cités sont des moments de lecture très forts pour tout âme exploratrice ! Chacune a ses spécificités, originales et si différentes de nos conceptions humaines ! J'aurai voulu errer des pages et des pages supplémentaires dans chacune. L'une d'elle, Kryne Lamiya, pourrait sortir tout droit d'une des nouvelles d'HP Lovecraft !
Les décors sont grandioses, à peine effleurés, l'eau à la bouche, on doit repartir vers une autre explosion d'étrangetés. Les personnages ne sont pas tous à la hauteur de ces merveilles. Gwen peut paraître décevante . Elle a quitté t'Larien pour ne pas se perdre, parce qu'il la voyait différente de ce qu'elle était...Puis se serait liée à Jaantony sans savoir ce qu'il était vraiment, ce que la vie d'une épouse Vikaary représentait...Elle apparaît plutôt comme une de ces femmes qui, trop aimées, préfèrent être dominées et qui pleurnichent "Mais je ne savais pas, moi !", quand ça ne leur convient plus. Et t'Larien semble faible , peu sûr de lui, perdu. C'est très déstabilisant parce qu'ils sont les deux personnages principaux du roman, et je ne suis pas arrivée à les apprécier, même si les aventures qu'ils traversent vont les changer et endurcir.

Les deux Vikaary, par contre, m'ont fait une très forte impression : dignes, fiers, mais aussi désireux de comprendre l'histoire de leur peuple et de se débarrasser de la barbarie qui y est associée. Ils m'ont inspiré du respect, et s'accordent très bien avec la majesté décadente de Worlorn.

Il y a longtemps que je n'avais pas lu un roman de science-fiction aussi dense et fort. L'auteur sait, en quelques pages, planter un décor très fouillé, décrire l'histoire de peuples étrangers de façon à ce qu'ils nous soient familiers, décrit un univers avec ses guerres et ses trêves, ses enjeux politiques.

Je le recommande à tous les amateurs de science-fiction, aux amoureux des visites interdites et dangereuses au coeur de cités à l'abandon. Bonne lecture à tous !

Chronique de Hellza

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