lundi 28 octobre 2013

Alterations de Michel Rozenberg

Année d'édition : 2013
Edition : lokomodo
Nombre de pages : 224
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
La peur est substance suprême. Distillée au compte-gouttes, elle devient la plus malicieuse des sangsues et s’insinue dans nos moindres failles. Au départ d’anodines situations, l’auteur nous prend par la main en toute innocence tout au long de ces dix récits mettant en scène des personnages pris au piège de réalités cauchemardesques où la raison n’a plus de prise. À coups de mots simples et justes, de phrases courtes et percutantes, il nous mène sur un terrain miné où il nous lâchera sans scrupules, à l‘endroit de la rupture sans appel avec réalité et rationnel, dans un univers aux règles altérées. Notre mémoire portera désormais une trace indélébile, celle du doute.


Je m'aventure rarement dans le domaine du fantastique sombre. Pour pallier à ce manque dans ma culture générale, et sur proposition du forum Mort Sûre, je me suis donc frottée à cette anthologie de Michel Rozenberg. J'avoue humblement que je ne connaissais pas l'auteur belge. La préface des édtions Lokomodo montre pourtant bien qu'il est comparé aux plus grands dans son pays. Cette édition est, du reste, la troisième (après Le Colibris, et Nuits d'Avril). Il a même reçu le prix Robert Duterme en 2004 (prix récompensant un recueil fantastique dans le cadre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique).

C'est un recueil très cohérent, je dirais même peut-être un peu trop cohérent pour moi. J'ai eu l'impression que l'auteur utilisait toujours les mêmes ficelles. Ce qui m'a laissé une impression de redondance. Les thèmes sont pourtant différents. Mais le style et surtout la progression des récits au sein de chaque nouvelle sont plus que similaires. Le recueil recèle également un vrai problème de vraisemblance des récits.C'est toujours une question de confiance mal placée, qu'elle soit volontaire ou soit-disant incontrôlable. Les personnages n'ont aucune maîtrise sur eux-mêmes. Rozenberg utilise leur naïveté ou leur crédulité alliées à un soupçon de fantastique, pour mener le lecteur dans les recoins de situations toutes plus glauques les unes que les autres. Ce recueil n'est pas vraiment conseillé si vous êtes dans une période de déprime. Il écrase l'humain. J'en suis ressortie avec l'idée de n'être qu'une pauvre chose (pour ne pas employer de terme plus vulgaire).


Desseins :
Un homme cherche du travail. Rozenberg, qui lui donne pourtant une solide éducation, le présente tout de même comme d'une naïveté incroyable. Le personnage principal suit celui qui le mènera à sa perte sans se poser plus de question. On touche ici aux arts, via la peinture, et aux représentations au regard de la réalité. Le thème de la révolte est un peu abordé, mais c'est plutôt celui de la résignation, voir de la connivence qui domine à la fin.


Le visiteur :
Cette nouvelle-ci joue sur la peur et la possibilité d'agir sur elle, peut-être aussi sur le respect que nous devrions avoir envers les contes et légendes. Je vous ai dit à quel point j'abhorre les boucles temporelles...


Le paquet :
Encore une personne éduquée qui accepte un job louche contre toute attente. Ici, c'est de l'horreur pure et dure avec du sang et de la chair plus ou moins fraîche.


Transition :
On s'attaque aux problèmes de l'identité en psychiatrie, aux référentiels sensoriels. Et hop, encore une boucle temporelle... bwarf


Le cadre :
Cette nouvelle m'a fait penser à un mix de Dorian Gray et de vampirisme. Elle est en fait assez réussie.


La rencontre :
Encore un cadre qui ne voit rien venir et agit, contre toute attente, de façon inconsidérée. Encore un personnage hautement improbable.


Flashes :
Et encore un cadre qui réagit comme un benêt. Ces histoires sont pourtant placées dans un contexte contemporain. Il serait tellement facile d'imaginer les réactions qu'il aurait pu avoir. Celle-ci ne fait pas partie des probabilités les plus hautes. Et encore une boucle temporelle !!


Les Parques :
La prédestination, la nouvelle porte bien son titre pour un thème que j'ai l'impression d'avoir déjà lu quinze fois. Rozenberg n'apporte rien au traitement du sujet. La chute donne même l'impression que le personnage était fictif.


La chambre :
Cette nouvelle m'a fait penser à la précédente "Le paquet". C'est redondant et inutilement dégoûtant, toujours sur fond d'invraisemblance.


Le défi :
Cette nouvelle, bien que sur un sujet déjà utilisé par d'autres auteurs, est assez bien menée. Au deuxième ou troisième degré, elle laisse entendre comment on peut se faire dévorer ou consumer par ses activités. Morale de l'histoire : ne pas se laisser obnubiler.


Sur certains aspects, l'écriture de Rozenberg m'a fait penser à Sire Cédric, il utilise le même créneau du fantastique sombre, glauque à souhait. Le manque de vraisemblance des personnages chez Rozenberg me laisse cependant assez froide. Je ne dois à être très réceptive à ce style. 


chronique d'Alice
 

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