lundi 26 novembre 2012

Le baiser du banni de Cristina Rodriguez

Année d'édition : 2012
Edition : le pré aux clercs
Nombre de pages : 362
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Dalach Cuevas Matamoros, alias "la murena" est un phénomène...
Non content d'être un pur hermaphrodite, il est héritier d'une anomalie génétique qui lui permet de contrôler à loisir son émission de phéromones et d'en sélectionner le type (mâle ou femelle). Ce don de séduction fait de "la Murena" un redoutable négociateur souvent mis à contribution par de puissants industriels lorsqu'il s'agit d'influencer un acheteur potentiel.
Alors qu'il/elle s'apprête à se rendre à un rendez-vous d'affaires, Dalach découvre à la télévision les images des restes fossilisés d'un humain paré d'une paire d'ailes datant de plusieurs millions d'années. La nouvelle paraît absolument incroyable et pourrait bouleverser l'ordre du monde ainsi que la vie trop paisible de Dalach.


Quand j'ai vu la couverture de ce roman, je suis tombée sous le charme. Elle est intrigante, mystérieuse et m'interpelle beaucoup! J'ai eu la chance de découvrir cette auteure grâce aux partenariats sur le Forum Mort-Sûre et aux Éditions Pré aux Clercs. Et je ne regrette rien de cette lecture... Le livre est rythmé et on ne s'ennuie jamais. Comme le résumé décrit bien l'histoire, je vais plutôt aller directement dans le vif du sujet.

Ce thriller nous amène dans un univers mythique et nous réfère en même temps aux guerres interreligieuses. Et personnellement, je vois très bien une adaptation cinématographique pour ce roman. Ce serait très intéressant!!!

Cristina nous a créé des personnages très attachants. Personnellement, j'ai adoré Dalach (se prononce Dalak). Un personnage surprenant qui est difficile à cerner par moment. Est-ce le fait que Dalach est un hermaphrodite (possède les deux caractères sexuelles : mâle et femelle)? Possiblement! Chose certaine, son personnage nous transporte dans un tourbillon d'émotion par moment. Et pour ma part, j'ai eu beaucoup d'empathie pour elle ainsi que pour Angel, son cousin et protecteur surnommé "Predicador". Dalach (surnommé aussi "La Chimère") a un tempérament plutôt provocateur et téméraire. Ce qui l'a mettra dans des situations dangereuses à plusieurs reprises. Et mettra par le fait même sa famille en danger !

Caché dès son enfance Dalach est né d'un amour impossible entre deux familles soit les Di Dante et les Matamoros. Ce qui nous fait penser à la célèbre pièce de théâtre de Shakespeare, Roméo & Juliette. Élevé par le Padre Santiago (clan des Matamoros), elle apprendra à se défendre contre les "méchants". Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'elle est la clé qui permettra aux archanges Lucifer et Michaël de revenir dans ce monde afin de terminer cette guerre céleste.

Les personnages de ce roman sont forts intéressants. Chacun est unique, ce qui permet d'avoir une belle brochette de personnage. Ils sont pour la plupart très attachants. Personnellement, j'ai bien aimé le personnage de Dalach. Forte de caractère, sa particularité sexuelle fait d'elle ou lui selon votre choix, un personnage des plus colorés. Téméraire par moment, elle n'a aucunement peur de la provocation. Ce qui peut l'amener à certain moment dans des positions délicates et provoquer par le fait même des situations dangereuses pour toute sa famille. Par chance, Angel est là pour la protéger et calmer son impulsivité. Nos deux héros devront donc affronter le clan des Di Dante aux risques d'y laisser leurs vies.

L'auteur nous transporte dans un roman rempli d'action, de suspense mais également d'émotions pures. On s'attache vite aux personnages et il est difficile de rester insensible et froid fasse aux dangers qu'ils rencontrent sur leur chemin. Du moins pour ma part... Je ne fais que penser au moment où Dalach parle au téléphone avec le Padre Santiago et que soudainement, elle entend des sons et du brouhaha chez le Padre. On peut ressentir la détresse qu'elle ressent. On perçoit la terreur de la situation et de son incapacité à agir dans l'immédiat. Le roman est écrit avec une plume assez fluide. Toutefois, pour certains lecteurs, les noms ou certains mots pourrait ralentir la lecture de celui-ci, car on y retrouve des prénoms ou mots peu communs d'une langue étrangère... Les chapitres sont d'une longueur acceptable, ce qui rend la lecture facile et nous permet de garder un rythme stable.

Avant de terminer mon avis sur ce magnifique roman, je dois tout de même vous parler de sa splendide couverture qui peut sembler plutôt banale pour certaine personne. Pour ma part, j'adore tout simplement le fait qu'on nous montre les archanges dans le roc. Et le rouge de baiser et d'une seule plume contraste bien avec la couverture d'un bleu plutôt acier.

Cristina sait très bien nous garder en haleine jusqu'à la toute fin... J'espère avoir la chance de découvrir de nouveaux romans de sa plume car je trouve celle-ci formidable. Ce n'est pas un coup de cœur, mais il n'en manque pas beaucoup...

Bonne lecture à vous tous...

Chronique de Froggy

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Avant de commencer j'aimerais remercier chaleureusement Louve du Forum Mort Sure ainsi que les Éditions Le Pré aux Clercs de m'avoir donné la grande opportunité de lire ce livre.
Dès le début la couverture m'a intriguée, elle est mystérieuse on a presque du mal à définir l'objet présenté. Mais c'est le résumé qui m'a décidée. Dalach, Hermaphrodite, mi-homme mi-femme, va découvrir des choses sur sa vraie famille suite à une découverte de fossiles assez spéciaux, des fossiles d'anges.
Dalach, il ou elle comme vous préférez, pour ma part je l'ai ressenti plus femme qu'homme donc ce sera elle. Elle est née de l'amour d'un Di Dante pour un Matamore, une sorte d'amour interdit. Elle est aussi appelée La murena. J'ai beaucoup apprécié ce personnage, très forte de caractère et appréciée de tous, elle attire tout le monde et elle est imprévisible. Mais elle est aussi très courageuse et ce sont tous ces aspects qui font d'elle une héroïne parfaite. 
 
D'autres personnages sont également très plaisants, comme son Padre qui est comme tous les pères très protecteurs, on voit qu'il l'apprécie énormément. Lucifer quant à lui est un personnage qui me plait depuis plusieurs années, et l'auteur nous en fait un personnage très important et très intrigant dans son histoire.
La plume de l'auteur est juste magnifique, c'est un langage très posé sans difficulté de vocabulaire pour ma part. Il mêle dans son roman thriller et mythologie, j'ai adoré le côté mythologie bien évidemment avec Lucifer, mais aussi Dalach l'Hermaphrodite qui est une créature très intrigante dans la mythologie depuis très longtemps. De plus comme la mythologie est mon thème préféré depuis que je suis entrée au collège, et que j'apprécie beaucoup les thrillers, ce mélange était assez fascinant.
J'ai lu ce livre quasiment d'une traite tellement la plume de l'auteur est plaisante et entrainante. 

La trame du roman est très bien menée, jamais on ne s'ennuie, on a toujours envie de tourner la page pour savoir la suite tellement le contexte est intrigant.
Pour conclure, je peux donc vous dire que ce livre est un de mes préférés, quasiment un coup de coeur tellement l'histoire et la plume de l'auteur ont su m'entrainer facilement et surtout dès le début.
On ne s'ennuie pas une seule seconde, il n'y a aucune longueur, je recommande donc vivement cette lecture et vous m'en direz des nouvelles!
 
Chronique de Babynoux
 

Les Adversaires de Fabien Clavel

Année d'édition : 2012
Edition : le pré aux clercs ( Pandore)
Nombre de pages : 366
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Depuis des millénaires, un tournoi oppose les anges de l’Ordre aux légions du Chaos. Ces duels à coups d’épées flamboyantes doivent rester inconnus des humains.
Jusqu’au jour où la jeune Ayati est le témoin d’une de ces luttes à mort au bout de sa rue. Engagée malgré elle dans l’ultime bataille entre les deux clans d’immortels, elle devra risquer son âme et mettre en péril son amour, alors que le monde menace de basculer dans l’Apocalypse.



Je tiens à remercier le forum littéraire Mort-Sûre ainsi que les éditions le pré aux clercs sans qui je n’aurais pas pu découvrir cet ouvrage. Je ne connaissais pas Fabien Clavel avant de lire ce roman mais je ne crois pas que ce sera le dernier que je lirai de lui. J’ai particulièrement aimé ma lecture et c’est donc un grand plaisir que je prends à écrire cette chronique!

Une guerre afin de savoir qui sera le nouveau « bras droit » de Dieu est sur le point de commencer. L’Apocalypse se prépare et cette fois-ci les règles ont changées. Les aspirants « El » peuvent être anges, démons ou même humains ce qui laisse tout le monde perplexe. La jeune Ayati est témoin de l’un de ses affrontements. Elle est loin de se douter que sa vie allait être bousculée à tout jamais. Elle est malgré elle entraînée dans ce tournoi qui se déroule à l’insu des humains normaux. D’un autre côté, Driss est aussi sur le point de transformer sa vie. Il va devenir l’un des serviteurs du Chaos ce qui n’annonce rien de bon pour lui. Tous les deux sont entraînés dans cette grande guerre qui survient tout les 372 ans mais qui cette fois s’annonce d’une toute autre nature…

Tout d’abord, j’ai été tout de suite séduite par le thème. Les anges et les démons sont des personnages qui s’ils sont bien utilisés peuvent donner un tout très intéressant. Ce fut le cas avec « les adversaires ». L’auteur revisite ce mythe d’une manière qui lui est propre en y incorporant des éléments bibliques et fantastiques. Sans tomber dans le stéréotype, on reconnait bien certains caractères angéliques et démoniaques tel que la personnalité mélancolique de l’ange Tumaël et la personnalité belliqueuse de Sammaël. J’ai aussi beaucoup apprécié le travail qui s’est fait autour de la structure et du folklore des deux communautés. Je trouve qu’avoir des références bien précises sur les différentes hiérarchies, sur les différents types d’anges et de démons apportent beaucoup plus de réalisme à l’histoire. J’ai été servie!

Deuxièmement, l’équilibre entre la présentation des personnages et de l’univers et le début des actions des personnages est bien là. Ça ne nous laisse pas le temps de s’ennuyer avec de trop longues explications mais ça ne nous laisse pas non plus avec nos questionnements trop longtemps. L’élément déclencheur arrive très vite et l’action n’est pas très loin derrière. J’ai bien aimé le rythme effréné, la succession des événements qui ne m’a pas laissé sur ma faim.

Troisièmement, les personnages sont plutôt nombreux. Ils semblent évoluer dans des endroits différents mais ils finissent tous par être des éléments cruciaux dans l’histoire. Leurs chemins se croisent et les relations qui se forment entre eux sont assez flous. J’ai bien aimé la relation entre Tumaël et Ayati. Ce dernier est un ex-ange qui rêve d’être entièrement humain et l’apogée de cette humanité réside dans la conception d’un enfant. Mais il reste stérile. Lorsqu’il rencontre la jeune femme il l’a prend sous son aile et elle devient en quelques sortes sa fille, sa protégée. Ils développent une belle complicité, au final. Les personnages que j’ai préféré sont sans aucun doutes Noguel et Sammaël. Ils sont très importants mais l’auteur ne s’est pas trop attardé à leur passé, à leur psychologie ce que je regrette. J’aurais aimé qu’ils prennent une plus grande place dans la narration. Peut être dans un prochain tome? Somme toute, le point qui m’a le plus déçue a été le manque de vitalité dans la personnalité de chacun des personnages. La plupart sont restés ternes et ça m’attriste car je m’attendais à un tout petit peu plus.

Finalement, le style d’écriture est tout simplement sublime. Il m’a envoûté très rapidement. C’est fluide, facile à lire. C’est un roman qui peut plaire à plusieurs tranches d’âge. L’intensité des émotions des personnages est palpable ce qui comble le vide que j’ai pu ressentir quant à leur personnalité. Bref, un roman qui mérite d’être lu! Vous passerez certainement un très bon moment tout comme moi!

Chronique de Lady Swan

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J'avais très envie de découvrir la boîte de Pandore, nouvelle collection du Pré aux clercs, c'est pourquoi je remercie le forum Mort Sûre et cette occasion qu'il m'a donné d'ouvrir la boîte... Mon dévolu était tombé sur Les adversaires, de Fabien Clavel, un auteur que je souhaitais découvrir d’avantage.

Une nouvelle fois, il aborde le thème des créatures fantastiques, ici, les anges. Déchus, grandioses, démoniaques... et surtout mélancoliques. C'est le ton le plus important qui teinta ma lecture et la noya quelque peu : la mélancolie. Celle de ces créatures belles mais souvent impuissantes, qui ne sont pas en paix avec leur immortalité. Au contraire.... Quelque soit leur nature et leur camp, elles évoluent dans notre monde, notre espace à tous, où un tournoi les oppose depuis des millénaires pour désigner celui qui sera le messager de Dieu. Lorsque Ayati, une jeune indienne sensible et perdue, assiste à un combat opposant un ange "Veilleur", et un démon, sa vie, trop tranquille, bascule totalement... Elle se retrouve impliquée dans cette ultime bataille entre les clans d'immortels.

Le monde est en train de sombrer dans l'Apocalypse. Pas d'espoir. De lueur du soleil. Pluie, sang, peine. Remords et chagrin de ces êtres fabuleux. L'auteur a construit une ambiance lourde et triste, ou tous les personnages nagent dans leurs blessures, tentant malgré tout de se construire et de se faire une place dans le monde des hommes. La lecture peut être difficile à démarrer, car il faut s'habituer à cette triste atmosphère, où le ciel semble pleurer toutes ses craintes, et sa fin, sur nos héros. Héros que nous suivons, chapitres après chapitres, par des points de vues différents. Hors, ils ne sont pas narrateurs et la première personne n'est jamais utilisée. Le narrateur et le lecteur semblent tous deux être spectateurs de ce chaos silencieux, de cette étreinte sourde et douloureuse entre les deux clans, bien et mal s'alliant parfois dans des temps ou la neutralité légale, prétexte à une alliance, les protège.

L'originalité de l'auteur, autre que dans son écriture de la mélancolie, à mon goût, tiens surtout dans les castes qu'il a construit, faites de différents niveaux dans leur hiérarchies respectives, côtés anges ou démons. Tous ont leurs lois, leurs coutumes, et surtout leurs souvenirs, qui les poussent à adopter les mêmes comportements, par tradition, et certainement, un fort devoir de mémoire envers ceux qui sont tombés avant eux, et après avoir appris leur savoir aux humains. Les anges et démons, qui seraient présents depuis toujours dans notre société, et auraient permis à l'homme de grandes évolutions... sont toujours parmi nous selon Fabien Clavel ! Soit pour protéger, ou agir, dans la société des humains, soit pour devenir comme eux.... et perdre leurs ailes. L'idée de perdre ses ailes, par amour, par foi en la race humaine et ses sentiments, est l'idée la plus touchante du roman, car la plus mélancolique, et la plus défendue... L'écriture des sentiments, pour décrire cette vie stérile des sans ailes, est celle qui m'a le plus touchée, alors que je n'ai pas trouvé que les autres sentiments étaient très présents le reste du temps.

Tout est une question d'opposition : la colère et la rage sont opposés à l'amour et à la protection. Des sentiments forts, puissants, qui sont eux décrits et montrés. Alors que les sentiments plus subtils, les multiples facettes des humains, ne sont pas abordés... Par choix sans doute, car finalement, ce sont des créatures fantastiques que nous suivons.

Les personnages sont très différents, mes préférences étant allées aux deux plus jeunes, Ayati et Driss, Ceux qui nous mènent, tout en faisant avancer, vite et de façon inattendue, l'intrigue, autant que l'Apocalypse. J'aurai pu préférer Tumaël, ange gardien triste, et trop mélancolique, ou Samaël, démon trop méchant... Mais mon affection est allée aux humains, proches de nous, de la nuance et du côté perdu par les évènements que l'on peut tous ressentir.

Le récit, un peu lent, et difficile à aborder à mon goût à cause des changements de points de vue qui ralentissent régulièrement l'avancée de l'intrigue, mais aussi à cause de cette omniprésence de la mélancolie, peut néanmoins être abordé par tout lecteur, dès 14 ans, qui saura s'accrocher à une histoire bien menée, originale, dans un contexte sombre de fin du monde. Mais surtout, les amateurs de fantastique, d'anges, de démons, de sorciers... en auront pour leur compte. Mon seul regret est que je m'étais imaginé une fin très différente, qui aurait plu d'avantage à mon coeur de guimauve, mais l'auteur à heureusement su me surprendre, et me proposer un dénouement satisfaisant les attentes qu'il avait provoqué.

Je le remercie pour l’originalité du texte et toutes les surprises dans ma lecture qui en ont découlé. Autant dans l'écriture de la mélancolie que j'ai expérimenté, que l'univers complexe qu'il a imaginé autour des anges... Une expérience à tenter, et une collection qui nous promet des imaginaires hors du commun. 

Chronique de Marly 

La dernière lame de Estelle Fay

Année d'édition : 2012
Edition : le pré aux clercs (pandore)
Nombre de pages : 451
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Un monde qui ressemble à notre Renaissance, menacé par la montée des océans grouillant de créatures maléfiques, où règne la violence, la famine et la misère. L’Église des Cendres prospère sur tout ce désespoir, menée par la mystérieuse Marie aux yeux verts. Dans une des dernières villes émergées, Joad tente d’apaiser les souffrances et se prépare à affronter l’Armée des Cendres. Joad et Marie vont s’engager dans une course dont l’enjeu n’est rien de moins que le sort du monde.


Je remercie Le Pré-aux-Clercs et Mort-Sûre de m’avoir permis de découvrir ce livre.

La dernière lame est un roman est un roman qui a été écrit par Estelle Faye, qui est scénariste et travaille initialement dans le cinéma. Et cela se voit beaucoup dans sa manière d’écrire, qui est extrêmement visuelle. Son style littéraire est composé de phrases courtes, incisives. Même les passages d’action sont très descriptifs dans leur construction. De même, pour les sentiments des personnages, c’est généralement de la description, où l’on nous explique leur ressenti, leur passé, leurs buts du moment.

La structure d’ensemble du texte est également assez perturbante. Le roman tout entier est essentiellement bâti sur des séquences « d’ambiance » extra-courtes, souvent d’une ou deux pages (et c’est écrit très gros, au point qu’en feuilletant le livre on a l’impression que c’est pour du très jeune public, alors que ce n’est pas le cas). Ces séquences se succèdent en changeant systématiquement le personnage et le lieu de l’action. On suit donc simultanément des protagonistes très différents, pas toujours présentés, souvent nouveaux ou figurants, en sautant sans cesse de l’un à l’autre sans suivi prolongé de l’un d’eux. La manœuvre n’est pas inintéressante, mais le résultat m’a vraiment paru difficile à suivre. Il faut sans cesse se rappeler de tous les protagonistes, d’où ils étaient et ce qu’ils étaient en train de faire, et la fois suivante qu’on les retrouve il y a généralement eu une ellipse et il faut faire le lien entre les deux scènes, et ce tout le temps et avec chaque intrigue individuelle. Il y a donc une gymnastique constante à faire et on peut difficilement se plonger dans le livre en se laissant juste porter par le récit, car il faut sans cesse réfléchir pour se rappeler, surtout si on ne lit pas le roman d’une traite.

Concernant le récit intégral, l’ensemble m’a paru manquer d’unité et je n’ai pas toujours compris les choix d’orientation donnés à l’intrigue par l’auteur. Par exemple, le prologue nous présente Julian ab Népanthès et lui donne une certaine importance en sous-entendant qu’il connaîtrait la façon de sauver le monde de la montée des flots. Mais par la suite, Julian devient un personnage complètement secondaire, et son destin est tel qu’en fin de compte son importance dans l’intrigue se révèle presque négligeable. Même la traduction des tatouages qu’il porte sur le corps, et qui constituent un mystère constant, on ne voit pas trop à quoi cela mène au final, quelle est leur utilité en fin de compte.

Quant à Séverina/Marie, je n’ai pas vraiment saisi l’utilité de présenter sa vie d’avant avec pas mal de détails, alors qu’après c’est complètement oublié et qu’elle ne le récupère jamais. Quel est le but de l’existence de Marie, à quoi son aventure a-t-elle servi à la fin, quel fut le sens de sa vie ? Je dois dire qu’après avoir terminé le roman, j’aurais bien de la peine à répondre à cette question.

Concernant la montée des eaux et le sauvetage du monde, cette notion apparaît dans le prologue et à la toute fin du roman, mais est quasiment laissée de côté durant tout le milieu. Personne ne recherche de solution à cette crue qui semble inéluctable au point que les habitants de cette époque n’ont plus beaucoup d’espoir sur leur avenir. Les actes et certaines mésaventures arrivant aux personnages vont mener vers cette conclusion, mais eux-mêmes ne la recherchent pas sciemment. Si bien que je n’ai pas ressenti de suspens, ou d’attente, au fil de ma lecture.

De même, l’Église des Cendres est présentée avec une telle importance au début du roman, qu’on a l’impression d’une entité centrale autour de laquelle va se jouer l’intrigue. Alors que ce n’est pas le cas du tout. Elle vite laissée de côté au fil des événements. Ce qui est dommage. Comme Séverina, Julian ou d’autres éléments que j’ai cités ou pas, l’Église des Cendres est mise en avant et finalement oubliée, et à la fin on ne sait pas trop à quoi cela a servi de l’évoquer.

À l’inverse, le personnage de Jester apparaît de nulle part en plein milieu du roman, alors qu’elle aura beaucoup d’importance par la suite.

En fait, si je devais définir la structure de La dernière lame, ce serait sans doute par le terme « décousu ». Entre le texte qui saute sans arrêt d’une séquence à une autre, les protagonistes qui manquent de suivi, la montée des eaux et la fin du monde qui ne sont guère évoqués, et les différentes parties du texte qui ne sont guère liées entre elles, des personnages qui disparaissent ou apparaissent sans que leur rôle n’ait été clairement défini, tout cela n’a pas vraiment d’unité ou de clarté. C’est à la fois difficile à suivre et difficile à comprendre, même si l’on suit. Pour toutes ces raisons, ce roman n’est pas vraiment un coup de cœur, même si à part il y a quelques aspects qui m’ont plu.

Par exemple, j’ai trouvé l’univers assez original. Beaucoup de romans de fantasy se contentent de vaguement recopier le Moyen-Âge, là il y a bien une inspiration historique mais plutôt tirée de la Renaissance. On reconnaît certains aspects de cette période mais d’autres, plus personnels, sont propres à un univers fantasy. À part ça, cet univers n’est malheureusement pas très développé, pas très présenté, et j’aurais bien voulu en savoir davantage. J’ai trouvé que certains aspects n’étaient pas assez expliqués, sinon qu’on en retient soit un manque de clarté, soit un sentiment de frustration face aux peu d’éléments donnés.

J’aurais voulu en savoir plus sur les Façonneurs, notamment. J’ai plus ou moins compris que ce qu’ils étaient, mais pourquoi sont-ils ce qu’ils sont ? D’où viennent-ils, d’où viennent leurs facultés, où vivent-ils et quel est leur but ? Ils sont là et ont de l’importance dans ce roman mais on en sait tellement peu sur eux !

L’Ombre, aussi. Qu’est-ce que c’est, d’où vient-elle ? Est-elle liée à la montée des eaux ? L’Ombre est mentionnée vers le milieu du roman, apparaissant un peu de nulle part (comme Jester), et même à la fin son rôle ne reste pas très clair. On a l’impression qu’il fallait à tout prix évoquer une force obscure ténébreuse parce qu’on est dans de la fantasy.

Pour en revenir à ce que j’ai aimé, j’ai apprécié le personnage de Joad, à mon sens le plus intéressant et attachant du roman. Rien que physiquement, ses prothèses le distinguent de ses semblables. Le traitement qui lui est réservé est également intéressant : il ne connaît pas que des réussites, mais pas non plus que des échecs, il a un caractère sympathique, et la redécouverte de son passé l’approfondit, sans parler de l’émotion qui accompagne ces passages. C’est le personnage que j’ai eu le plus de plaisir à suivre et qui m’a paru le plus cohérent et subtil du roman.

J’ai aussi trouvé sympathique le fait que malgré que Marie et Joad soient les deux personnages principaux du roman, ils ne sont pas pour autant ensemble, en groupe. Ils évoluent chacun de leur côté et il arrive que leurs routes se croisent, mais sinon leurs aventures sont individuelles.

Dans l’ensemble, La dernière lame a été pour moi une lecture plaisante, ayant certaines qualités. Mais le manque de développement de l’univers, des peuples ou des protagonistes, me laisse sur ma faim. Et j’en garde quand même aussi, parallèlement, une impression de lecture laborieuse en raison du côté décousu et descriptif du texte. J’ai de toute évidence éprouvé certaines difficultés de compréhension, et j’ai espéré éclairer ma lanterne, mieux comprendre le livre, en regardant la vidéo sur laquelle on voit l’auteur parler de son roman.

J’en suis ressortie en me posant encore plus de questions qu’avant. Dans la vidéo, l’auteur évoque son amour pour l’océan, amour qu’on ne ressent pas du tout dans son texte puisque l’océan est vu comme dangereux, la montée des eaux s’apprêtant à engloutir le monde. Malgré que le texte soit très descriptif, il n’y a pas guère de descriptions des eaux, et même quand des noms de poissons sont évoqués, ce sont des espèces basiques, peu variées. Je n’ai pas non plus compris pourquoi avoir brossé ainsi le portrait de Séverina si c’était pour l’enterrer totalement après, qu’aucune leçon ou autre révélation ne soit retirée de son passé.

Le synopsis de ce roman m’attirait mais en fin de compte cela n’a pas été un coup de cœur. Je terminerai sur un dernier point qui me laisse perplexe, à savoir la couverture. Qui est la jeune femme sur la couverture ? Ce n’est pas Séverina puisqu’elle ne portait pas d’épée lorsqu’elle portait ce nom, et ce n’est pas Marie puisque Marie est masquée. De plus, ses yeux devraient être verts. Et il n’est pas fait mention de Jester sur le quatrième de couverture. Donc voilà, cette couverture est jolie mais elle ne reflète pas le contenu…

Je suis assez satisfaite d’avoir découvert ce livre que je n’ai pas détesté du tout mais pour moi il n’y a pas matière à en garder un grand souvenir et je ne pense pas le conseiller autour de moi. 

Chronique de Sherryn

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Je souhaite tout d'abord remercier les éditions Le pré aux clercs pour m'avoir permis de découvrir une de leurs parutions au Québec. C'est avec grand plaisir que je me suis plongée dans l'univers de Marie. Cependant, l'histoire ne s'est pas avérée à la hauteur de mes attentes et je vous exposerai pourquoi dans les les prochains paragraphes.

Concernant le style de l'auteure, je l'ai trouvé vide et sans émotions. Des phrases pourtant bien écrites et de longueur acceptable, mais les mots de transportaient rien. Le résumé est pourtant prometteur à première vue, mais la façon dont l'histoire est rédigée ne reflète pas la quatrième de couverture. Le roman est divisé en trois livres qui ont un petit lien conducteur entre elles, car les personnages principaux reviennent. Ils évoluent un peu, mais une personne pourrait débuter par le second volume et comprendre tout de même l'histoire. Les chapitres ne possèdent pas de titre et sont très courts, facteur qui m'a plus ou moins dérangée, mais en général, dans des romans de fantasy, j'apprécie avoir des titres évocateurs et magiques.

Pour ce qui est des personnages, ces derniers avaient un potentiel mal exploité. J'ai eu l'impression de n'apercevoir qu'une enveloppe charnelle sans âme. C'est le chaos dans l'histoire, l'eau monte et les villes se font engloutir, mais les personnages ne semblent pas inquiets outre mesure. C'est un peu incohérent. Les émotions sont quasi absentes ou mal décrites, car on ne s'attache pas aux personnages et on ne parvient pas à entrer profondément dans l'histoire. L'intrigue donne l'impression d'avoir été survolée et manque un peu de profondeur. Marie est une guerrière méchante qui sème la terreur auteur d'elle. Elle a été capturé et couverte de Cendres et appartient maintenant à cette église. Son but est de prendre possession de diverses contés avec son armée. Cependant, elle se heurte à des gens qui tentent de survivre du mieux qu'ils peuvent du à l'eau douce qui se raréfie. Ils se battent, mais je trouve que Marie gagne trop facilement. L'action est brève et sans éclat. Il n'y a pas de suspense. Le personnage que j'ai trouvé le plus humain et émotif, c'est le docteur Joad, mais il aurait facilement pu avoir plus de présence.

Concernant l'histoire, j'ai trouvé qu'elle manquait de profondeur tout comme les personnages. Des armées qui désirent prendre le contrôle, de l'eau qui monte et peu de mots pour représenter l'ampleur du phénomène. Les créatures maléfiques qui sont supposées vivre dans l'eau n'ont qu'un rôle secondaire alors qu'elles auraient du semer la terreur partout. Ce n'est que vers la page 300 qu'elles commencent à vraiment montrer leur nez. Je trouve dommage que le sujet de ce roman ait été mal exploité, car le fantastique et la fantasy auraient pu donner plus de brillance à ce roman. Il s'agit dans ce cas-ci d'une narration qui n'évoque pas beaucoup. Elle ne rend pas bien compte des actions et des descriptions.

Mais il n'y a pas que du négatif, j'aimerais mentionner que malgré tout, j'ai apprécié l'idée directrice de l'histoire. Le squelette est là, mais plus de chair autour de l'os n'aurait fait que rendre l'intrigue plus savoureuse.

En conclusion, une idée qui a du potentiel, mais qui a été mal développée.  

Chronique de Salsera

Magies Secrètes de Hervé Jubert

Année d'édition : 2012
Edition : Le pré aux clercs ( Pandore)
Nombre de pages : 327
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
L'empereur Obéron règne sur la cité de Sequana. Le tyran veut faire disparaître toute magie, c'est pourquoi il persécute les êtres féeriques. Certains parviennent à trouver refuge dans l'hôtel de Georges Beauregard, l'ingénieur-mage qui travaille officiellement pour le Pouvoir.
L'agent de l'ombre se voit confier une mission par le Ministre des affaires étranges. Depuis quelques temps, des sorts s'abattent sur les proches de l'empereur. On soupçonne le Visage, une entité maléfique qu'il a jadis affrontée. Profitant du désordre, les habitants féeriques répandent la terreur. Miroirs maléfiques, jouets magiques qui se transforment en machines de cauchemars, personne n'est à l'abri. Beauregard est directement concerné car il est le fils d'une fée et d'un mortel. L'ingénieur-mage devra choisir son camp…
Une écriture talentueuse, exigeante et généreuse, solidement documentée. Une fresque pleine de furie, de merveille et de magie.


Je vais commencer par ce qui m'a surpris dans le mauvais sens : la couverture, qui n'est selon moi pas du tout fidèle au contenu. En effet, Beauregard est assez différent de celui que l'on voit sur la couverture (il a le nez cassé, par exemple, or ici il semble comme neuf, ses cheveux ont les tempes grisonnantes, etc.), et quant à Jeanne, pour tout vous dire, elle est décrite comme une jeune fille frêle, rousse, pleine de tâches de rousseurs, et pas une fois habillée de la manière présente sur la couverture. Bon, ce n'est pas très important, mais comme j'avais adoré la couverture, découvrir qu'elle n'était pas du tout fidèle aux personnages m'a plutôt agacée.
Passé cette déconvenue... c'est un excellent roman qui m'est passé entre les mains. En avant pour l'avalanche de compliments en dépit de ce début de chronique en demi-teinte. ^^

Magies secrètes, c'est un livre-monde : vous l'ouvrez, vous êtes ailleurs, pas juste parce que c'est un roman, mais parce que tous vos repères sont renversés et que, au fond, l'intrigue importe peu. Ce qui compte, c'est d'explorer Sequana...

Sequana, une ville qui ressemble étrangement à Paris, telle qu'elle aurait pu être si les féériques l'avaient peuplée avec nous. Un "Autre-Paris", issu d'un "Autremonde", une notion qui n'est pas présente dans le roman mais que j'estime tout à fait parlante ici. En effet, j'ai cru reconnaître les rues, les lieux, et les références culturelles, comme ce cher Haussman, architecte séquanais qui souhaiter des rues droites et des bâtiments neufs, au lieu des enchevêtrements de ruelles et d'impasse entre des immeubles biscornus et tout de guingois. Sequana, c'est la ville qui se modernise, dont l'architecte en chef cherche à rendre un peu de raison et de droiture aux plans, et qui par là-même chasse l'obscurité pour un trop plein de lumière, chasse la magie contre la raison. Bref, Sequana, c'est la métaphore de la modernité en marche, celle qui détruit et reconstruit. Celle qui menace les feys qui la peuplent. Mais l'intrigue n'est pas là. Ça, c'est juste le contexte, déjà hyper riche... vous ne trouvez pas ?

Dans cette ville à deux visages, à deux vitesses, vous avez un riche foisonnement de créatures, lieux étranges, personnages... c'est un régal que de les découvrir, les voir passer dans le décor. Toutes ces références culturelles, de la mythologie grecque (ah, la salle de bal de Pompéi !) à la mythologie égyptienne (ah, le personnage truculent d'Isis !), des romans de cape et d'épée (Balagniiiiii) aux poètes obscurs... pour vous citer un exemple concret, on retrouve une référence à l'Exposition d'art contemporain qui avait tant fait scandale à Paris à la fin du 19e siècle... un salon officiel, qui n'acceptait pas les photographies, seulement les peintures des courants dits "canons" à l'époque. Les photographes avaient aussitôt monté un contre-salon, si mon souvenir était bon, qui avait limite attiré plus de monde que le salon original... un sacré scandale artistique de fin de siècle, en somme, autour de la reconnaissance de la photographie comme art ^^ Eh bien voyez, cette anecdote historique réelle a été adaptée par l'auteur, à sa sauce, et glissée dans une note de bas de page (sur lesquelles je reviendrai juste après) : il y a plein de revisitages comme ça, et j'ai adoré les débusquer ^^
L'ambiance est celle de la fin du 19e siècle, avec la magie de l'inconnu écrasé par la science et le progrès toujours en mouvement. C'est très bien retranscrit, tellement qu'on se croirait en train de lire un roman qui se passerait dans un contexte historique réel, tant l'ambiance de fin 19e siècle est palpable, familière, présente.

Tout ça pour dire que, dans ce roman, de multiples références se croisent et foisonnent, à la sauce steampunk en somme. Il y en a tellement qu'on s'y perd un peu parfois mais, paradoxalement, c'est un sentiment que j'ai apprécié à ma lecture. De même, les notes de bas de page sont nombreuses, et si elles m'ont gêné au début, j'ai fini par prendre le pli et m'habituer à les lire avant de reprendre le cours de la phrase où la note était référencée.
Ajoutez à cela un style assez travaillé, parfois ampoulé mais jamais excessif, et vous obtiendrez un roman assez "touffu", complexe voire difficile à lire, mais toujours surprenant, agréable et d'une étonnante habileté ! C'est plein d'une auto-dérision discrète mais efficace, que j'ai vraiment apprécié aussi.

Mais, et l'intrigue policière, dans tout ça ? Je vous avoue que, en lisant, je l'ai trouvée bien secondaire. Déjà parce que Sequana et ses personnages sont fascinants et, d'autre part, parce que Beauregard, bien qu'il soit censé être enquêteur, se laisse surtout porter par les événements. Et on finit par se laisser porter avec lui, sans trop se soucier du dénouement, étant surtout avide des découvertes sur Sequana et ses habitants...

J'ai toutefois apprécié toute la réflexion menée en filigrane de ladite enquête, qui porte sur les masques et les jeux d'identité, à la fois dans la réalité réelle et dans la réalité théâtrale. Même dans la réalité réelle, de qui sommes-nous le masque ? Que montrons-nous ? Je ne sais pas si l'auteur voulait soulever ce point de philosophie mais, moi, c'est ce que j'ai trouvé dans ce roman : une réflexion sur l'identité, personnelle et culturelle, et la conversation de celle-ci. Une réflexion à brûle-pourpoint qui se tient au cœur d'une ville qui cherche à préserver son identité propre et sa magie, en dépit du progrès qui vient l'écraser.

En conclusion, Magies Secrètes est un roman exigeant et intelligent, rythmé et spirituel truffé de bonnes idées et de personnages attachants. S'il est parfois compliqué à lire même pour un lecteur avisé, et si certaines références culturelles me sont restées obscures, ça n'a pas gêné ma lecture, et j'ai savouré chaque page.

Merci aux éditions le Pré aux clercs et au forum de Mort-sûre pour ce roman reçu en partenariat. Encore un beau moment de lecture ! J'ai hâte de me procurer les autres titres de la collection Pandore, qui me semble vraiment prometteuse... ^___^

Chronique de GabrielleTrompeLaMort

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Georges Hercule Bélisaire Beauregard est ingénieur-mage. Il est aussi détective au sein de la féérie et propriétaire d'un hôtel où bon nombre des êtres féériques trouvent refuges pour échapper à l'empereur de Sequana qui cherche à tous les faire disparaitre. Alors que Beauregard vaque à ses occupations, il est contraint d'enquêter sur l'enlèvement du neveu de l'impératrice, Udolphe. Assisté par Jeanne, une jeune fille qu'il a trouvée au fond d'un puits et qui ressent les émotions de ceux qui l'entourent, il n'a que peu de temps pour réussir sa mission. Toutes les douze heures, l'un des membres de la victime sera envoyé à l'impératrice jusqu'à ce que Beauregard parvienne à trouver ce que cherche le kidnappeur. Mais dans le monde de la féérie, il faut se méfier des apparences !
Magies secrètes est un roman qui surprend. Avec la quatrième de couverture, on ne s'attend pas à une telle richesse dans l'univers et à un style aussi efficace. J'ai eu la sensation de lire un classique du XIXe siècle avec la manière qu'à l'auteur de manier ses phrases et de faire interagir ses personnages. C'est étonnant, mais néanmoins très agréable. À ceci près que cela ne rend pas le roman accessible à tous les lecteurs tant il faut apprécier la finesse de l'histoire et les nombreux jeux de mots et comique de situation.
Il m'a fallu un moment avant de me sentir très à l'aise avec ce roman. Le début fut un peu laborieux tant c'est riche et complexe. L'intrigue met cependant un peu de temps à se lancer et au début, on assiste à la découverte d'un monde enchanteur, mais aussi un peu effrayant. Et j'ai aimé ce duel entre obscurité et enchantement. C'est très bien écrit à tel point que cela nous semble naturel. L'enquête que va mener notre héros est assez étrange et je pense que certaines choses m'ont échappée puisque pour bien comprendre et savourer pleinement cet ouvrage, il faut à tout prix être concentré pour ne pas passer à côté de tous petits détails qui ont une grande signification. Je disais donc qu'on suit une enquête pour le moins troublante puisqu'on a très peu d'indices tout au long de celle-ci, si ce n'est des hypothèses que formule le héros. Lui-même ne semble pas tellement prendre au sérieux le kidnapping, j'ai eu la sensation qu'il le laisse un peu de côté pour se concentrer sur des tâches plus importantes à ses yeux comme l'apprentissage de Jeanne. Il va la prendre comme apprentie et beaucoup trouveront cela étrange puisqu'elle semble totalement humaine, mis à part le fait qu'elle ressente les émotions des autres. J'ai beaucoup de mal à rédiger mon avis parce que j'aimerais évoquer tant de choses, mais je crains de spoiler, et là n'est pas le but.
Déjà je peux vous dire que ce roman je l'ai un peu lu comme on lit un Pratchett. Avec beaucoup de seconds degrés, surtout grâce aux (trop ?) nombreuses notes de bas de page, qui par moment m'ont fait perdre le fil de ma lecture. Non pas que ce n'était pas intéressant, mais là aussi l'auteur nous donne un tas de détails et d'informations qu'on peut avoir du mal à assimiler! Aussi je me demande si vraiment ce roman est à classer en jeunesse. Oui les héros sont jeunes, du moins les plus importants, encore que Beauregard m'a semblé vieux par rapport à ses réactions et son langage. Un dandy du XIXe siècle, voilà comment je l'ai perçu.
Entre magie ( l'écharpe de Jeanne par exemple) et technologie ( des robots) l'univers en devient différent et unique. Des références il y en a à chaque page : Isi, Obéron, Titania, Arlequin et même Jeanne qui je ne sais pas pourquoi m'a fait pensé à Jeanne d'Arc dans sa manière d'entendre des voix ( avec la statue vivante par exemple). Alors oui Magies secrètes c'est un roman bougrement complet, mais parfois trop et comme je le disais le héros comme nous lecteur, relayons sans souci l'enquête au second plan pour apprécier pleinement les richesses de Sequana.
Les personnages ont d'ailleurs tous un caractère bien trempé ! Aucun ne se laisse faire, ni la jeune fille amnésique, ni le cheval qui l'adore ! Et le mélange des personnages étonne et plaît, seulement je pense que les plus jeunes seront imperméables au sens de l'humour de ce roman qui d'après la fin aura une suite.
C'est un monde unique et magique comme le titre l'indique, mais qui demande un grand effort de concentration pour parvenir à mémoriser tous les détails et toutes les informations donnés pendant la lecture .
 
Chronique de Louve

La Quête d'Ewilan, tome 1 : D'un monde à l'autre de Pierre Bottero

Année d'édition: 2012
Editions : Le livre de poche
Nombre de pages : 281 pages

Quatrième de couverture:
Quand Camille vit le poids lourd qui fonçait droit sur elle, elle se figea au milieu de la chaussée. Son irrépressible curiosité l'empêcha de fermer les yeux et elle n'eut pas le temps de crier... Non, elle se retrouva couchée à plat ventre dans une forêt inconnue plantée d'arbres immenses. Te voici donc, Ewilan. Nous t'avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d'achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable...



Camille est une enfant surdouée de 14 ans. Adoptée lorsqu'elle était jeune, elle ne garde aucun souvenir de ses parents biologiques. Avec Salim son meilleur ami, ils sont toujours prêts à vivre de grandes aventures, surtout que leurs parents semblent ne pas soucier de ce qu'ils font. Mais lorsqu'un camion tente de renverser Camille, celle-ci bascule dans un autre univers où elle fait la connaissance d'un chevalier et d'une créature horrible.
De retour dans son monde, elle s'empresse de tout raconter à son ami qui ne semble pas la croire. Et lorsqu'elle l'emmène avec elle dans ce Nouveau Monde, il doit bien avouer qu'elle ne lui avait pas menti.

Très vite, elle va se découvrir des pouvoirs incroyables et surtout qu'elle a une mission à mener sur ce monde et sur le sien.

J'avais beaucoup entendu parler de Pierre Bottero, mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire l'un de ses romans. C'est chose faite avec ce premier tome de la trilogie la quête d'Ewilan.

Très vite j'ai apprécié le ton du roman et la plume de l'auteur. Simple et agréable, elle nous emmène dans un monde tantôt médiéval et rempli de créature, tantôt dans le notre avec son lot de souci quotidien. L'univers est assez riche quoiqu’encore très peu exploité du fait que le premier opus est très court. Du coup ce premier tome se lit très vite et très bien.

L'histoire m'a beaucoup plu. J'ai eu plaisir à suivre les aventures de Camille et Salim, ce duo qui détonne et surtout qui surprend puisqu'un lien puissant les unis, eux qui viennent pourtant de deux milieux si différents. J'ai aimé le bestiaire de ce roman tout comme l'utilisation des pouvoirs et la façon dont ils s'utilisent et sont décrits. L'auteur nous peint de très beaux tableaux !
L'intrigue se profile à petits pas et lorsque Camille se voit confier une mission, c'est un tout nouveau tournant que prend le roman, même si cette seconde partie m'a semblé trop courte vu le potentiel qu'elle possède.
Cela faisait longtemps qu'un roman jeunesse ne m'avait pas autant charmée par sa qualité et par son histoire et j'en suis encore toute étonnée ! Autant dire que je compte bien poursuivre la suite, dont les tomes m'attendent bien sagement.

Autre point important à soulever selon moi : le fait que l'auteur n'a rien laissé au hasard. Généralement dans ce genre de roman, le héros disparaît et revient chez lui comme si de rien n'était, mais ici Pierre Bottero n'a pas laissé cette facilité prendre le dessus de son roman et il a su innover en prétextant un kidnapping ce qui donne une dimension plus réaliste à ce roman.

Par contre lorsque je regarde les autres couvertures de ce premier opus, je peux souligner à quel point les éditions le livre de poche ont réveillé tout le potentiel de cette trilogie, dont je n'appréciais pas les autres couvertures qui me semblaient assez fades. (Surtout celle de france loisirs que je trouve hideuse.)

Les personnages m'ont paru sympathiques et attachants. Camille est une jeune surdouée courageuse et qui partage une profonde amitié avec Salim son compagnon de toujours, un jeune métisse qui vit dans une cité. Deux personnages que tout oppose tant dans leur apparence physique que de leur milieu social, mais l'auteur a su leur donner tellement de profondeur, qu'ils semblent tous deux très complémentaires.
Les personnages du monde imaginaire m'ont plus aussi surtout Bjorn, un prétendu chevalier qui va se révéler très maladroit et attachant.

En bref, voici une belle aventure que nous offre l'auteur. C'est frais, léger, magique et pour tout âge ! 


Chronique de Louve

mercredi 14 novembre 2012

Arkem, tome 1 : Yanis, déesse de la mort de Valérie Simon

Année d'édition : 2012
Edition : édition du riez
Nombre de pages : 320
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Née dans la douleur et dans la mort, fille d’un démon de Rhynantes et d’une Princesse des Elfes, elle est l’héritière de deux races qui se haïssent et qui ne cherchent qu’à se détruire.
Élevée dans les mystères d’un culte issu des profondeurs de temps révolus, elle est l’image radieuse de la mort, la réincarnation d’une déesse terrible.
Mais son héritage la tourmente.
Que lui veulent cet elfe, cet oiseau noir bavard, ce magicien troublant, et quels sont ces pouvoirs qui la hantent et qu’elle n’ose deviner ? De la pierre pâle aux reflets liquides qu’elle porte depuis sa naissance, elle ne sait rien, sinon qu’elle a en elle une étrange chaleur, et qu’elles sont liées par une puissance inconnue.
Mais dans la sombre tour de Ragnarok, les forces issues des ténèbres se rassemblent.
Et Raban Siwash, l’Innommable, n’aura de cesse de la rejoindre pour la tuer.

D'abord éditée au Fleuve noir, les éditions du Riez republient ici le cycle d'Arkem que, je dois l'avouer, je ne connaissais pas du tout. Je remercie au passage les éditions du Riez et le forum de Mort-Sûre pour cette belle lecture issue d'un partenariat.

Belle lecture, oui, car j'ai beaucoup aimé ! D'ordinaire, dans la fantasy avec des elfes, des démons, des nains, etc. (ce qui est le cas ici), je suis gênée par deux choses : le mélange des registres épique et lyrique, qui nous distancie énormément des personnages et en fait des figures à peine humaines, ainsi que le manque d'approfondissement des sentiments desdits personnages. Ici, si le style est volontiers lyrique, il est simplement finement ciselé et ne se gêne pas pour aller regarder sous la peau des personnages, nous les faire voir de l'intérieur : et ça, ça change tout.

C'est donc une fantasy très introspective à laquelle nous avons affaire, un roman introspectif, lyrique, et qui retrace une génèse : celle de Yanis, déesse de la mort. L'auteur, pour cela, remonte jusqu'à l'histoire d'amour atypique des parents de Yanis, laquelle est issue de l'union d'un démon et d'une elfe. Je vous avoue, à la première scène décrivant leur histoire d'amour, je n'étais pas du tout convaincue. Et puis... j'ai avancé dans ma lecture, je me suis habituée au style lyrique, et j'ai pu embrasser et la poésie de l'histoire, et les émotions, le tout sans me sentir gênée par le côté lyrique. La plume de Valérie Simon a totalement su me convaincre, que ce soit par la maîtrise des glissements sémantiques et des figures de styles complexes, ou par la manière dont elle amène l'action, par petites touches subtiles et progressives.

Yanis, à la fois elfe, démone et déesse, aurait pu être un personnage complètement imbuvable, ce qui n'est pas le cas ici. Oh, elle est bien tête à claques des fois, à la fin du roman, mais c'est alors une ado, donc son côté tête à claques est parfaitement normal. ;p

L'univers décrit est relativement simple, d'un point de vue politique, mais très riche d'un point de vue culturel. Et si l'on suit principalement Yanis, et qu'on le découvre à travers elle, on n'en est pas moins tour à tour surpris, charmé, inquiété, intrigué, etc. L'univers n'est pas extrêmement original mais il est très bien mis en place, d'une manière personnelle et propre à l'auteur, et c'est un plaisir que de le découvrir. Le contexte dans lequel évolue Yanis est très violent, très sombre, mais l'auteur parvient à nous montrer la beauté dans la noirceur.

En somme, une belle découverte, pour moi, de ce qui est apparemment un classique de la fantasy francophone, ou tout du moins une référence importante. Je ne peux que vous encourager à lire ce roman qui, tout en rejoignant les codes de la fantasy, a su s'en éloigner pour ne pas tomber dans les clichés éculés. ^_^


Ma chronique blog : http://sffffrancophone.blogspot.fr/2012/11/valerie-simon-cycle-darkem-14.html

Chronique de GabrielleTrompeLaMort

lundi 12 novembre 2012

Bal de givre à New York de Fabrice Colin

Année d'édition: 2011
Editions : Albin Michel Wiz
Nombre de pages : 293
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture:
Anna Claramond ne se souvient plus de rien.
Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle. Presque malgré elle, la jeune fille accepte les assiduités du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui mais Anna sent que quelque chose ne va pas. Qu’elle est en danger. De plus, des indices et des messages sont semés à son attention par l’insaisissable Masque, un fugitif recherché.
Qui est son ennemi, qui est son ami ? Anna sait qu’elle doit se souvenir. Mais que lui réservera sa mémoire une fois retrouvée ?
 
 
Un livre qui me tentait depuis bien longtemps… Dès qu’il est sorti, il a commencé à me faire de l’œil. Une couverture énigmatique, un résumé plein de charme… tout ne portait qu’à une future bonne lecture ! Alors après l’avoir enfin eu (merci à Louve et aux éditions Le livre de poche), je l’ai lu avec délectation. Quand on plonge dans ce livre, on y va doucement, comme dans un bain chaud… mais celui-ci est pourtant quelque fois glacial. Une ambiance douce et froide en même temps, de mystère, et une fin détonante ! Un livre à découvrir absolument !

Anna se réveille au milieu d’un boulevard. Elle a oublié pourquoi elle est là. Devant elle s’ouvre un New York beau, glacial, fascinant, fait de verre et de rêves… Un New York qui est pour elle, créé par son père. Mais où sont ses parents ? Qui est ce mystérieux jeune homme dont elle tombe peu à peu amoureuse… et ce Masque ?

L’ambiance de ce livre est réellement envoutante. On s’immerge dans un univers plein de froid, mais plein de beauté, de mystère, d’étonnement. Magique et charmant, ce monde qui s’offre à nos yeux est merveilleux. Une perle de nacre, au milieu d’une étendue de neige, qui raconte une histoire originale… jusqu’à une fin inattendue… totalement inattendue !

Tout ça est d’une telle beauté grâce au magnifique style de Fabrice Colin. Chaque mot est doux, choisi avec soin. Chaque phrase belle et bien tournée. Chaque chapitre rythmé, et étonnamment plein d’élégance également. L’histoire évolue, notre Anna marche vers son destin qui semble glorieux, et l’auteur décrit tout cela avec tact et un délicat ton poétique.
On a affaire à une héroïne perdue, à qui on s’attache facilement. Au milieu d’une ville qu’elle ne reconnait pas, d’un univers beau mais glacial et de personnes qui la déstabilisent, elle a besoin de force et on essaye de l’aider. Une jeune fille pleine de charme, intelligente et qui ne demande qu’à être aimé… c’est une héroïne qui ne laisse pas indifférente.

Le florilège de personnages qui l’entourent m’a charmé… m’ont étonné. Un jeune homme attachant, aimant et romantique… mais mystérieux ? Un kidnappeur qui l’est tout autant, dans un autre sens, assez effrayant, et qui fait la une du journal chaque jour. Un majordome étrangement magicien, et plein de ressources, attachant mais étonnant. Une vieille dame qui ne cherche qu’à aider… mais qui parait étrangement bien insistante. Bref, des protagonistes pour la plupart mystérieux, mais aussi attachants au milieu de cette ambiance de doutes, d’incertitudes, de froid…

C’est donc un livre qui m’a vraiment plu : un coup de cœur ! Un style parfait, une ambiance terriblement jolie et étrange, des personnages qui le sont tout autant pour insister sur la gène qui nous embrouille… un livre que je conseille à tous ! Vraiment, une pépite pour bien commencer la fin de l’année qui promet d’être froide… Un sibyllin conte d’hiver.
 
Chronique de Lavoixdulivre


La Fille des Clans, tome 1 : Balafrée de Michel Robert

Année d'édition : 2012
Edition : pocket
Nombre de pages : 576
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Balafrée n'oublie rien. Ancienne esclave, la fille des Nashaïs se souvient de la mort de sa mère. Elle se souvient aussi du meurtrier, et dans quelles circonstances elle a gagné son surnom. Balafrée n'oublie rien, non. Une mémoire qui fait d'elle une impitoyable guerrière des Clans sauvages, tant l'ensemble de son être se résume en un mot : vengeance. Ici s'ouvre son histoire.




Je remercie avant tout les éditions Pocket, ainsi que le forum Mort Sûre pour encore une fois un partenariat très agréable.
Je ne connaissais pas du tout cet auteur, et j’ai été agréablement surprise devant son roman qui se dévore avec beaucoup de plaisir. Il nous offre ici un premier roman d’une saga avec une héroïne qui a un passé douloureux. Dans « Balafrée », il nous offre un monde totalement atypique par rapport aux autres œuvres, puisqu’ici, il s’agit d’une guerre entre les humains qui sont les méchants, et les autres castes de la population : les elfes, les orkhais, les nains, les sargoths, les trolkhs…qui sont réunis face aux oppresseurs. Habituellement, dans d’autres romans, certaines de ces castes se détestent au plus haut point alors qu’ici il en est fait abstraction. Chacun de ces peuples possède une particularité propre, et ils usent tous de forces surnaturelles et de magies et pouvoirs.

Revenons à notre héroïne qui pendant longtemps a été tenue prisonnière dans un camp humain, ou elle a vu sa mère subir des viols, des tortures… et a elle-même subit des violences d’où son surnom provenant de cette balafre qui la distingue. Arrivant à s’échapper, et à être secourue, elle entre d’abord comme novice dans une armée, pour ensuite rencontrer des vestales qui vont lui apprendre à gérer plus ou moins ses sentiments et à utiliser certains pouvoirs dans un but précis. Elle rejoindra donc après le groupe des bannis : ces êtres qui ont chacun commis un forfait quel qu’il soit et qui sont envoyés sur des missions dangereuses. Elle devra en tant que femme bien sûr y faire ses preuves devant ses nouveaux compagnons. Que dire de son caractère : c’est une jeune femme qui puise ses sentiments dans la colère qu’elle a accumulé durant ses années de captivité. Elle est entêtée, coléreuse, fière, courageuse, c’est une vrai guerrière qui est prête aussi au sacrifice pour aider ses compagnons, et elle cache aussi je trouve sa féminité derrière tout cela.

Michel Robert n’entre pas spécialement dans le détail face aux personnages, mais il nous les décrit hauts en couleurs, en caractère. Il intègre parfaitement bien les scènes de combats avec une atmosphère oppressante, ces chapitres sont courts, le rythme est soutenu efficace, rien n’est ennuyeux et tout nous entraine dans cette histoire d’aventure, d’action, de fantasy, et il y instille même quelques scènes de sexe qui font aussi parties de la vie de l’héroïne.

Ce roman n’est pas forcément un coup de cœur comparé à d’autres que j’ai pu lire dans cette catégorie, pour ma part il manque quand même de profondeurs quant aux personnages, et l’histoire reste assez simple, de par les dialogues et les actions qui en découlent, mais j’ai été absorbée dans l’histoire, dans les sentiments de cette héroïne hors norme, et dans l’intrigue de l’aventure. Il ne me reste donc plus qu’à suivre la suite des aventures de « Balafrée »

Chronique de Cesnat

La ville des enfants perdus de Jennifer McMahon

Année d'édition : 2012
Edition : le livre de poche
Nombre de pages : 312
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Après le kidnapping d’une petite fille par un individu déguisé en lapin, les recherches font remonter d’autres disparitions antérieures. Le côté sombre des adultes, les vilains secrets de famille remontent à la surface, les masques tombent... 

 Ce thriller se déroule sur deux époques : le présent en 2006 et le passé en 1993. On suit deux affaires : la disparition de la petite Ernie qui se passe dans le présent et les disparitions de Lizzie en 1996 et son père en 1993.
Un roman sympathique mais qui je pense j'oublierais vite. J'ai trouvé que par moment le rythme se ralentissait surtout les retours dans le passé. De plus certains retours ne font pas du tout avancé l'intrigue. Le suspens traine mais la fin rattrape un peu l'ensemble. L'histoire qui se déroule dans la passé, on se doute de ce qui a pu se passé, c'est trop prévisible. Par contre j'ai été surprise par la fin de la disparition de la petite Ernie. Je ne m'attendais pas du tout à ces coupables mais la raison de la disparition je l'ai trouvé un peu tiré par les cheveux, pour ne pas dire ridicule. La police est quasi inexistante tout au long du livre et je dirais même incompétente surtout quand on voit avec quelle facilité Rhonda trouve l'endroit où "le lapin" emmenait Ernie pendant la journée alors que la police ne découvre cette endroit qu'à la fin du livre et encore je suis en train de me demander s'ils l'ont trouvé...

Côté personnages, nous avons Rhonda, c'est elle qui mène les enquêtes pour savoir où est passée la petite Ernie et aussi pour enfin savoir où est passé sa meilleure amie Lizzie. Je ne suis pas arrivée à m'attacher à elle, c'est surement du au faite que le personnage n'a pas été assez approfondi.
Peter, le frère de Lizzie, j'ai trouvé qu'il avait des réactions assez bizarres, j'ai trouvé qu'il ne prenait pas les bonnes décisions d'en sa façon d'agir.
Warren, un jeune homme qui est venu pour aider à retrouver la petite Ernie, il devient l'ami et confident de Rhonda et il essai de l'aider à mener son enquête.
Lizzie, la meilleure amie de Rhonda, nous la voyons que dans la partie du passé. Au départ c'est une jeune fille joyeuse, pleine de vie et tout doucement nous la voyons sombrer dans un comportement de plus en plus bizarre.

La plume de l'auteur est simple, on rentre assez facilement dans l'histoire, le retour dans la passé se fait facilement.

Pour conclure un roman sympathique mais ce n'est pas ce style de thriller que j'apprécie. Je le conseille aux lecteurs qui aiment les enquêtes menaient par des particuliers et non par la police et surtout pour ceux qui aiment les thrillers gentillets.

Ma note : 6/10

Chronique d'Alexia 

La Trilogie De l'Héritage, Tome 1 : Les Cent Mille Royaumes de N.K. Jemisin

Année d'édition : 2012
Edition : le livre de poche
Nombre de pages : 456
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Mon nom est Yeine et j'ai dix-neuf ans. Je suis membre du peuple darrène, au nord des Cent Mille royaumes. Une barbare. Il y a un mois, ma mère a été assassinée. Elle était l'héritière des Arameris, la plus puissante famille du monde. Ce matin, j'ai reçu un message de l'empereur, mon grand-père : une invitation à venir séjourner à Ciel, le palais familial. Plus qu'une invitation, un ordre. Je veux découvrir pourquoi ma mère est morte. Même si on ne revient jamais de Ciel.




Je souhaiterais avant tout remercier les éditions Le livre de poche de m'avoir permis de découvrir ce roman. Il ne me manquait seulement qu'un petit quelque chose pour que je puisse dire que ce premier tome est un coup de coeur, mais dans l'ensemble je l'ai vraiment apprécié.

Le style de l'auteur est très fluide, les phrases courtes qui se suivent bien. C'est un roman qui se lit relativement rapidement, car on entre dans l'histoire et on ressent rapidement un engouement qui fait en sorte qu'on est incapable de déposer le livre. Il y a une sorte de magie dans ce roman, un mystère qui plane dans ces pages qui rend le lecteur dépendant du livre. Sur la quatrième de couverture on mentionne que le roman a gagné deux prix et je crois que c'est très bien mérité.

Il est rare dans mes chroniques que je mentionne que le point fort de l'auteur est les personnages, mais dans ce cas-ci, c'est inévitable de s'attacher à l'héroïne, mais aussi aux dieux qui gravitent autour d'elle. Yeine est une jeune femme qui se voit dans l'obligation de quitter son peuple pour rejoindre le palais de son grand-père ou elle devra participer à la cérémonie de succession au trône de celui-ci. Cependant, à son arrivée au palais, elle découvrira de nombreux secrets sur la famille de sa mère, notamment les raisons qui ont causé sa mort. C'est une femme forte de caractère qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense et qui sait se battre comme une vraie barbare on pourrait dire. Mais elle a aussi l'avantage de savoir se taire quand c'est le moment. Sa cousine Scimina est une vraie vipère. Elle n'a aucune gentillesse en elle et fait tout pour nuire à Yeine. Les deux personnages que j'ai préférés ce sont les dieux Nahadoth et Sied. Le premier est le seigneur de la nuit. Je le qualifierais de prédateur au coeur tendre, car il parait menaçant, mais il joue un rôle important auprès de Yeine. Sied, quant à lui, m'a charmée par son coeur d'enfant, sa tendresse et sa naiveté. Il sait cependant tenir des propos matures qui surprennent. J'ai adoré le concept des sphères de couleur dans sa chambre. Les personnages sont si bien caractérisés qu'on arrive à ressentir leurs émotions et à se les imaginer mentalement. On ressent la souffrance par moment, tout comme la nostalgie et l'inquiétude. Nombreux sont les moments forts dans ce roman qui n'impliquent que des discussions, mais qui ont le pouvoir de venir chercher le lecteur.

Ce roman de fantasy s'éloigne énormément de tous les romans que j'ai pu lire dans le genre. On est loin des guerres sauvages entre soldats ou des promenades dans le bois. Bien qu'il y ait de l'action à l'intérieur des murs du palais, elle n'est pas proéminent dans ce roman. Il constitue plutôt un mélange de fantasy avec la mythologie. L'histoire des dieux, de leur naissance à aujourd'hui est omniprésente tout au long des pages. C'est une façon pour l'auteure de nous faire connaître, à travers leur histoire, les réponses aux questions que Yeine se pose au sujet de sa mère. Cependant, il faut être en mesure de se rappeler les liens entre les personnages pour comprendre vraiment l'essence de l'histoire. L'intrigue peut paraître complexe par moments, car il y a des passages qui fournissent beaucoup d'informations en même temps et il faut ramer pour rattrapper des éléments du début qu'on pourrait avoir oubliés. Cependant, j'ai adoré l'intrigue de ce premier tome. Elle se différencie des autres romans du même genre et apporte une facette mythologique très intéressante.

Je conclus en disant que ce que j'ai le plus apprécié c'est la présence des personnages et leur implication dans l'intrigue. La narratrice est Yeine et comme c'est l’héroïne, un narrateur présent a toujours plus de poids.

Ce que j'ai le moins aimé c'est d'avoir à revenir en arrière, car j'ai loupé des moments importants de l'intrigue qui ont fait en sorte que mes liens étaient parfois erronés. Même si on voudrait lire le roman rapidement, car on s'embarque facilement dans l'histoire, je conseille de vous méfier, car chaque détail est important autrement vous risquez de vous perdre. De plus, Relad, le frère de Scimina est pratiquement absent dans ce premier tome. J'espère en apprendre plus sur lui dans les prochains, car il fait une brève apparition au début, mais qui est lourde de mystère...

Une saga à lire absolument!  

Chronique de Salsera15

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Yeine a dix-neuf ans et est la dirigeante des Darrènes, un peuple considéré comme barbare. Les Arameris, un peuple puissant, contrôle les Cent Mille Royaumes. Sa mère, la fille du chef de cette famille puissante, s'est enfuie de Ciel, le palais et la ville (ils portent le même nom), pour épouser un Darrène, ce qui a provoqué sa disgrâce. Yeine n'a donc pas été élevée comme une Aramerie et n'a que faire de cette famille jusqu'au jour où son grand-père la somme de venir vivre à Ciel. Yeine va découvrir un autre monde. Il y a des années, les Dieux se sont fait la guerre et un seul est sorti vainqueur, Itempas. Il a fait des autres Dieux des esclaves à l'apparence humaines, qui doivent obéir aux Arameris. Yeine se retrouve donc catapultée dans l'univers fermé des Arameris, tous plus sadiques les uns que les autres. Alors qu'elle doit apprendre les coutumes, elle s'engage dans la guerre à la succession bien malgré elle. De plus, les Dieux déchus et prisonniers comptent sur elle pour les libérer... et peut-être déclencher une deuxième guerre des Dieux. Dans les deux guerres, il est prévu qu'elle meure.

J'ai eu un peu de difficultés lors de la lecture des premières pages. Rendu à la page 32, je me suis rendu compte que je n'avais probablement pas tout saisi et j'ai recommencé. Cela vient-il de moi? Peut-être n'étais-je pas tout à fait concentrée, mais j'ai quand même trouvé le début un peu compliqué. Malgré cela, il n'a pas fallu longtemps pour que je m'immerge complètement dans le récit.

Yeine est une jeune femme déterminée, qui n'a pas froid aux yeux. Elle ne comprend pas tout, elle non plus, elle cherche des réponses sur sa mère. Deux Dieux sont particulièrement présents. Sieh est le dieux du jeu et de la ruse. Ayant perpétuellement l'apparence d'un enfant, il en a une certaine innocence, l'amour et la cruauté des enfants. Nahadoth, Dieu de la nuit, est le plus dangereux des Dieux. Yeine se prend d'affection pour Sieh et de passion pour Nahadoth, même si celui-ci peut la conduire à la mort. Il y a plusieurs autres personnages, pour la plupart cruels, mais Yeine réussi à avoir quelques alliés. Malgré tout, elle ne peut pas vraiment avoir confiance en personne. La plupart servent leurs propres intérêt et c'est ce qui rend les personnages aussi intéressants (à défaut d'attachants!). Comme Yeine, on ne sait plus ce qui est vrai ou ce qui n'est qu'une ruse. Le monde dans lequel elle vit est brutal, sanguinaire et c'est chacun pour soi.

Le récit est construit de telle manière que ce fut comme si Yeine nous contait son histoire après coup. Elle commence sur sa lancée, puis il y a quelques digressions avant qu'elle ne se reprenne et continue sont récit. Plusieurs fois, il y a de courts passages où on semble être hors du temps narratif, comme si Yeine nous contait quelque chose qui se passait "maintenant", avant de revenir à son récit, sans qu'on sache ce qui se passe réellement et à qui elle s'adresse lors de ces moments. C'est un peu déroutant, mais à la fin on comprend mieux à quoi ces passages font référence.

La fin est extraordinaire! Même si ce livre est le premier tome d'une trilogie, on a une vraie fin, ce que j'ai beaucoup apprécié! Les passages quelques peu compliqués (pas juste le début, il y en a trois ou quatre que j'ai dû relire pour bien comprendre) ont empêchés ce livre d'être un coup de coeur, mais je remercie le Forum Mort-Sûre, car c'est un excellent livre de Fantasy!

Chronique de Se1ena